Les universités québécoises observent un changement notable dans leurs inscriptions. Après des années de croissance des admissions d'étudiants internationaux, elles constatent aujourd'hui une diminution importante qui suscite des questionnements sur l'avenir de l'enseignement supérieur au Québec.

Une baisse significative des demandes

Le nombre de demandes d'admission d'étudiants internationaux dans les universités québécoises a chuté de près de 46 % en un an, selon le rapport "Savoirs sans frontières" du cabinet Volume 10. Cette diminution s'explique principalement par les nouvelles restrictions fédérales et provinciales.

Les plafonds sur les permis d'études imposés par Ottawa, ainsi que les quotas établis par Québec, ont modifié le paysage de l'immigration étudiante. Depuis 2020, 11 changements majeurs ont été apportés au régime d'accueil des étudiants étrangers, créant un contexte réglementaire en constante évolution.

Le rôle clé des étudiants internationaux

Les étudiants internationaux occupent une place particulière dans l'écosystème universitaire québécois. Ils représentent 18 % de la population universitaire, mais constituent 49 % des doctorants. Cette forte présence dans les programmes de cycles supérieurs contribue directement aux avancées dans des domaines comme l'intelligence artificielle, le génie et la santé.

Des impacts concrets

Cette baisse d'admissions commence à se faire sentir. Certains programmes universitaires pourraient être annulés dès l'automne 2025 si les inscriptions ne remontent pas. L'impact économique est également notable : les étudiants internationaux contribuent pour 4,2 milliards de dollars annuellement à l'économie québécoise et soutiennent près de 48 000 emplois.

Vers une approche équilibrée

Les auteurs du rapport recommandent d'accorder aux universités plus de flexibilité dans le recrutement international. Comme le souligne l'étude, "les étudiantes et étudiants internationaux jouent un rôle important dans le Québec d'aujourd'hui et de demain", contribuant à la recherche, à l'innovation et à l'enrichissement culturel et économique de la province.

Le défi consiste maintenant à trouver un équilibre entre les objectifs de contrôle de l'immigration et le maintien de l'attractivité du Québec dans l'économie du savoir.

Pour en savoir plus : https://www.volume10.com/intelligence